Chers Partenaires RBM,
Nul n’aurait pu prévoir de quoi l’année 2020 serait faite. Lorsque je repense à cette année éprouvante et agitée, je suis extrêmement fier du leadership et du dynamisme observés dans la lutte contre le paludisme et je tiens à remercier nos partenaires dans le monde d’avoir maintenu leur engagement sans jamais fléchir.
Le contexte de la pandémie de COVID-19 a véritablement mis à l’épreuve la résilience de la communauté internationale engagée dans la lutte contre le paludisme et a renforcé le sens même de notre Partenariat. Grâce à l’action et à la détermination incroyables des pays touchés par le paludisme, de leurs partenaires de développement et de leurs agents de santé dévoués, nous avons pu éviter le pire, c’est-à-dire de doubler le nombre de décès dus au paludisme en Afrique subsaharienne cette année, et mener à bien 90 % des programmes antipaludiques prévus. Cela signifie que près de 200 millions de moustiquaires devraient être distribuées comme prévu d’ici la fin du mois, et que plus de 20 millions d’enfants bénéficieront de la chimioprévention du paludisme saisonnier. Ce succès remarquable prouve qu’avec la détermination, tout est possible.
Depuis 2000, la lutte contre le paludisme a progressé de manière phénoménale dans le monde, sauvant 7,6 millions de vies et évitant 1,5 milliard de nouvelles infections. Cette avancée exceptionnelle n’est pas le fruit du hasard ; les partenaires ont surmonté des difficultés considérables et ont su adapter leurs réponses.
Et nos réalisations continuent. Le Rapport sur le paludisme dans le monde de l'OMS de cette année indique que le nombre de décès dus au paludisme dans le monde est retombé à 409 000 en 2019, le chiffre le plus bas jamais enregistré. Certaines régions, telles que la sous-région du Grand Mékong, ont réduit la charge du paludisme de plus de 90 % depuis 2000. Dans le monde, 27 pays ont enregistré moins de 100 cas de paludisme, indiquant qu’une élimination est clairement à portée de main.
Cela dit, les progrès de la lutte contre le paludisme ont ralenti ces dernières années, le nombre de cas augmentant et le véritable impact de la COVID-19 n’ayant pas encore émergé. Les efforts extraordinaires de certains pays ont contribué à éviter, pour le moment, une recrudescence désastreuse du paludisme. Cependant, la menace est loin d’avoir disparue. C’est toujours en Afrique, avec plus de 90 % des infections et des décès dans le monde, que le fardeau du paludisme est le plus lourd, et la pandémie de COVID-19 nuira sans aucun doute durablement aux efforts pour lutter contre le paludisme sur le continent.
Alors que nous nous tournons vers 2021, il est essentiel de ne pas laisser la pandémie de COVID-19 nous distraire de notre objectif visant à mettre fin au paludisme en l’espace d’une génération. Les investissements dans la lutte contre celui-ci donnent des résultats d’une grande efficacité, tant en termes de renforcement des systèmes de santé que de celui des économies et des communautés. Compte tenu des immenses bénéfices à recueillir, l’investissement dans le contrôle et, à terme, l’élimination du paludisme est l’une des meilleures initiatives que puisse prendre un pays. Un soutien accru est essentiel, de même qu’il est nécessaire de développer l’innovation, d’utiliser des données en temps réel, et d’obtenir un financement plus important afin de pallier au déficit de financement de 2,6 milliards USD qui continue de nous freiner dans notre mission.
Je tiens à remercier, au nom du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, tous les partenaires RBM dans le monde pour leur travail acharné et leur dévouement. Je suis convaincu que notre collaboration nous permettra l’année prochaine de continuer à sauver des centaines de millions de vies et nous rapprochera d’un monde exempt du paludisme.
Je vous souhaite une agréable fin d’année et vous adresse tous mes vœux de santé, de paix et de prospérité pour l’année 2021.
Dr. Abdourahmane Diallo
Directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme
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