Alors que les conséquences de la pandémie sur le nombre de cas et de décès dus au paludisme ne sont pas encore connues, des dirigeants de gouvernements, d’entreprises, d’organisations philanthropiques et de la société civile réaffirment leur engagement à relever le défi Zéro Palu
Genève, 1er octobre 2020 – Des données récentes confirment que plus de 90 % des campagnes d’intervention d’importance vitale contre le paludisme prévues cette année sont en cours en Afrique, en Asie et dans les Amériques, contribuant à protéger des millions de personnes contre la maladie et à éviter une forte augmentation du nombre de cas et de décès dus au paludisme, et ce malgré les grandes difficultés causées par la pandémie de COVID-19. Les pays qui, ces dernières années, avaient atteint ou étaient sur le point d'atteindre l’objectif de zéro cas de paludisme, continuent de mettre l’accent sur l'élimination de cette maladie évitable et traitable.
La situation de la lutte mondiale contre le paludisme était au cœur de la rencontre virtuelle de haut-niveau Défi Zéro Palu : comment les enseignements du passé peuvent être source de progrès dans la lutte contre le paludisme, tenue sous le leadership de Son Excellence Uhuru Kenyatta, président du Kenya, en sa qualité de président de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme.
Depuis 2000, les campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, de pulvérisation intra-domiciliaire ainsi que le traitement préventif des enfants et des femmes enceintes ont permis de sauver plus de 7 millions de vies et de prévenir plus d’un milliard de nouvelles infections au paludisme. Il est indispensable que ces campagnes ainsi que les interventions de routine ne soient pas perturbées afin d’éviter une explosion des cas de paludisme, surtout en Afrique, un continent qui représente plus de 90 % de la charge mondiale du paludisme.
Fait notable, plus de 200 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action sont en passe d’être distribuées comme prévu cette année dans plus de 30 pays. Parmi eux se trouvent des pays comme le Bénin, la Sierra Leone et le Soudan du Sud, dont certains ont été les premiers à lancer des campagnes innovantes de distribution de moustiquaires en porte à porte, en pleine pandémie de COVID-19.
En outre, des campagnes de chimioprévention du paludisme saisonnier se poursuivent dans 12 pays de la région du Sahel cette année, protégeant plus de 20 millions d’enfants. Parallèlement, le Kenya, le Malawi et le Ghana ont réussi à vacciner plus de 300 000 enfants contre le paludisme depuis le lancement du programme pilote de vaccination contre le paludisme en 2019. Le Suriname a fait appel à ses agents de santé spécialisés dans la lutte contre le paludisme pour combattre le nouveau coronavirus.
Plusieurs pays, dont El Salvador, la Malaisie et la Chine, qui n’ont enregistré aucun cas de paludisme durant trois années consécutives, ont maintenu leurs activités de surveillance de la maladie et poursuivent leurs efforts pour endiguer le paludisme.
Pourtant, malgré les mesures remarquables prises par les pays, les cas de paludisme et la mortalité devraient augmenter cette année. Les principaux facteurs de risque comprennent les perturbations dans l’accès aux services de santé, dont celles qui empêchent les patients d’aller se faire soigner dans les centres de santé et de se faire fournir en produits antipaludiques clés.
Comme l’a déclaré le Dr Abdourahmane Diallo, directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme : « Cette année, dans les pires circonstances, les pays ont prouvé qu’ils n’avaient pas à choisir entre protéger leur population contre la COVID-19 ou contre le paludisme : ils peuvent – et doivent – faire les deux. Malgré des défis sans précédent, les pays et leurs partenaires du monde entier ont accompli une performance remarquable en déployant avec succès les efforts prévus pour lutter contre le paludisme – y compris la distribution d’un nombre record de moustiquaires imprégnées d’insecticide et la progression sur la voie de l’élimination du paludisme – et en assurant la protection des communautés contre les piqûres mortelles de moustiques. »
En avril dernier, l’Organisation mondiale de la Santé avait averti que le nombre de décès causés par le paludisme en 2020 pourrait doubler en raison de la pandémie de COVID-19 et des graves perturbations qu’elle engendre dans la mise en œuvre des programmes essentiels de lutte contre le paludisme. Face à cette menace, les pays touchés par le paludisme, en collaboration avec les partenaires mondiaux, se sont mobilisés pour mener en toute sécurité des interventions vitales de lutte contre le paludisme.
Lors de l’événement du défi Zéro Palu, M. John Barsa, administrateur par intérim de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) qui dirige l’Initiative présidentielle contre le paludisme, s’est exprimé en ces termes : « Plusieurs décennies d’investissement dans la lutte contre le paludisme ont permis de renforcer les systèmes de santé et d’équiper nos pays partenaires pour mieux faire face à la COVID-19. Dans ce double combat contre le paludisme et la COVID-19, USAID reste déterminée à protéger et intensifier nos progrès dans les pays impaludés. Nous appelons l’ensemble des pays et des partenaires à se joindre à nous pour en faire de même. »
La députée Mme Wendy Morton, ministre du Voisinage européen et des Amériques au sein du ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, a quant à elle déclaré : « Pendant cette pandémie et au-delà, les services essentiels de lutte contre le paludisme doivent être maintenus, les patients atteints de paludisme doivent être protégés des autres menaces sanitaires et la santé doit recevoir toute l’attention et les financements nécessaires. Nous devons collaborer, investir dans ce qui fonctionne et continuer à faire tout notre possible pour protéger les plus vulnérables. »
M. Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a également pris la parole :« Aucun virus ne fonctionne isolément. Notre réponse doit donc tenir compte de ses répercussions plus vastes. Nous devons tirer des enseignements de la pandémie de COVID-19 pour renforcer notre collaboration et améliorer l’innovation, et nous devons revoir nos ambitions à la hausse pour relever le défi Zéro Palu. »
L’événement du Partenariat RBM, qui s’est déroulé cette année en marge de la discussion de l’Assemblée générale des Nations Unies, a mis en lumière le besoin urgent de défendre nos acquis historiques contre le paludisme, aujourd’hui menacés par la pandémie de COVID-19, et de redynamiser les efforts mondiaux en faveur d’un monde sans paludisme.
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À propos du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme
Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme est la plus grande plateforme mondiale de coordination de la lutte contre le paludisme. Fondé en 1988 sous le nom de Partenariat Roll Back Malaria (RBM), il mobilise les efforts et les ressources et forge un consensus entre les partenaires. Le Partenariat regroupe plus de 500 partenaires, dont des pays impaludés, leurs partenaires bilatéraux et multilatéraux de développement, des acteurs du secteur privé, des organisations non gouvernementales, des organisations communautaires, des fondations, des instituts de recherche et des établissements d’enseignement supérieur. Le Secrétariat du Partenariat RBM est hébergé par le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) à Genève, en Suisse. https://endmalaria.org/fr
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Crédit Photo: US President's Malaria Initiative