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RBM PARTNERSHIP CALLS FOR INCREASED FUNDING TO END MALARIA INEQUALITY

LE PARTENARIAT RBM APPELLE À UN FINANCEMENT ACCRU POUR EN FINIR AVEC LES INÉGALITÉS LIÉES AU PALUDISME

RBM PARTNERSHIP CALLS FOR INCREASED FUNDING TO END MALARIA INEQUALITY

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BRAZZAVILLE – Le paludisme maintient les familles africaines dans une situation de pauvreté tout en mettant à rude épreuve les systèmes de santé et en aggravant les vulnérabilités existantes telles que les déplacements de population et les inégalités entre les genres, a averti le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme. Le Partenariat RBM est une entité hébergée par les Nations Unies, qui regroupe plus de 500 partenaires qui œuvrent à l’élimination du paludisme.


Malgré les progrès accomplis au cours des 20 dernières années dans la lutte contre le paludisme grâce aux innovations qui lui ont été consacrées et ont permis d’éviter 11,7 millions de décès dus à la maladie, on constate sa recrudescence depuis quelques années, comme l’a fait également observer le Partenariat RBM lors de sa rencontre avec des dirigeants africains en marge de la réunion du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique à Brazzaville, en République du Congo. L’Afrique est la plus touchée, car c’est sur ce continent que surviennent plus de 90 % des cas de paludisme et des décès qu’il entraîne.


« C’est une maladie qui se conjugue à d’autres inégalités et qui touche principalement les populations d’un continent qui a déjà des défis complexes à relever. Lorsque le paludisme s’ajoute à la pauvreté existante, à l’accroissement des conflits et des déplacements, aux aléas du changement climatique et aux inégalités entre les genres, il engendre des injustices
qui creusent le fossé au sein de l’Afrique et entre l’Afrique et les autres parties du monde, »


a déclaré le PDG du Partenariat RBM, le Dr Michael Adekunle Charles. Celui-ci appelle de ses vœux l’adoption d’une approche multisectorielle qui tienne compte des effets que le paludisme peut avoir sur d’autres aspects du développement et s’y attaque.
Il a ajouté qu’en raison de cette conjonction de facteurs, il est difficile de lutter efficacement contre le parasite du paludisme et le moustique anophèle qui le porte, alors que l’un comme l’autre ne cessent d’évoluer et acquièrent une résistance.
« Les menaces biologiques sous la forme de parasites du paludisme résistants au traitement et de moustiques résistants aux insecticides risquent d’entraver nos progrès dans la lutte contre le paludisme. Nous devons agir rapidement pour déjouer la maladie avant qu’elle ne nous déjoue. Bien que cela fasse plusieurs dizaines d’années déjà que la plupart des pays du monde ont éliminé le paludisme, l’Afrique demeure toujours aux prises avec cette maladie : il s’agit là d’une injustice inacceptable, qui est bien la preuve si l’en est du manque d’efforts que nous déployons pour en finir avec le paludisme, » a-t-il ajouté.


On estime que 70 % des décès dus au paludisme dans le monde surviennent dans 11 pays africains : le Burkina Faso, le Cameroun, le Ghana, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigéria, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Soudan et la Tanzanie. Or ces pays se classent tous dans la partie inférieure de l’indice de développement humain. En mars, ces 11 pays ont signé la Déclaration de Yaoundé et s’engagent à mettre fin aux décès dus au paludisme et à prendre des mesures plus décisives pour éliminer la maladie.


Alors que les ODD envisagent de mettre fin au paludisme d’ici à 2030, en lui accordant une priorité élevée aux côtés de la lutte contre le VIH et la tuberculose, force est de constater que seulement 3,5 milliards de dollars ont été investis pour mettre fin au paludisme. Cela représente moins de la moitié des 7,3 milliards de dollars nécessaires pour éliminer le paludisme d’ici la cible de 2030.


De surcroît, les gouvernements africains, qui sont déjà confrontés à la précarité de leurs systèmes de santé et à un retard de développement, ont du mal à trouver des ressources pour atteindre leurs objectifs nationaux de lutte contre le paludisme. Collectivement, ils font face à un déficit budgétaire de 1,5 milliard de dollars et n’ont pas les moyens de
maintenir le niveau déjà insuffisant des interventions essentielles contre le paludisme.
À moins d’accroître le financement dans la lutte contre le paludisme pour répondre aux besoins croissants, avertit le Partenariat RBM, ce déficit, lié à la crise financière mondiale et à l’augmentation du coût des produits de base, pourrait avoir pour effet de doubler le nombre de décès dus au paludisme, ce qui correspond ainsi aux pires scénarios prévus au début de la pandémie de COVID-19.


Au Nigéria, qui supporte la plus forte charge paludique au monde avec près de 30 % des cas, plus d’un quart des hospitalisations sont dues au paludisme. Alors que le paludisme se développe, des pays déjà aux prises avec de graves difficultés économiques sont d’autant plus sous pression que leurs systèmes de santé doivent prendre en charge une maladie qui peut être éliminée.


Les dépenses de santé élevées liées à la lutte contre le paludisme plongent dans la pauvreté des familles entières dans les pays impaludés. Aux lendemains de la pandémie de COVID-19, on estime que dans l’Union africaine, 325 millions de personnes, soit 27 % de la population, ont été plongées dans la pauvreté en raison de leurs dépenses de santé.


« Nous ne pouvons pas laisser le paludisme continuer de mettre à mal les systèmes de santé africains et d’empêcher nos populations d’atteindre leur plein potentiel. Alors que nous reconstituons des ressources telles que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, nous devons veiller à ce que les ressources existantes soient réparties de manière équitable. Tout comme les droits de l’homme, les maladies sont indivisibles. Les droits à la santé sont indivisibles et inhérents pour chacune et chacun, où qu’ils vivent. Nous devons nous assurer que nous investissons de manière adéquate dans la lutte contre toutes les maladies, y compris le paludisme, sans faire de laissés-pour-compte, tant chez les individus que parmi les pays, privés du soutien nécessaire. »


En juin, une analyse du Partenariat RBM et Malaria No More UK a montré que le rétablissement des efforts sur la bonne voie en vue d’atteindre la cible des ODD d’élimination du paludisme d’ici à 2030 pourrait augmenter le PIB de l’Afrique de 127 milliards de dollars. Cela représente une augmentation moyenne de près de 16 milliards de dollars par an pour les économies africaines, qui correspond à plus de 10 % des dépenses annuelles de l’Afrique en matière de santé.