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Quel impact le COVID-19 a-t-il sur les efforts mondiaux contre le paludisme ?

La pandémie actuelle du COVID-19 ajoute un fardeau supplémentaire aux systèmes de santé du monde entier, surtout dans les pays où ce système est déjà fragile. De nombreux pays, notamment en Afrique subsaharienne qui représente plus de 90 % des cas et des décès mondiaux dus au paludisme, sont confrontés à une double épreuve : protéger leurs citoyens contre les risques de santé publique existants, comme le paludisme, et contre les risques émergents, comme le COVID-19.

Pendant cette pandémie, nous devons impérativement continuer à protéger et à sauver les plus vulnérables (femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans dans les pays touchés par le paludisme) à l’aide d’outils vitaux qui permettent de lutter contre le paludisme et à prioriser la réalisation en toute sécurité de ces interventions essentielles. Nous craignons que les personnes atteintes de fièvre dans les pays touchés par le paludisme ne soient pas en mesure de se faire soigner, ou y soient réticentes, ce qui pourrait aboutir à une morbidité et une mortalité accrues.

Les perturbations des programmes de lutte contre le paludisme ont été liées à plus de 75 résurgences importantes par le passé. Nous voulons éviter la situation observée durant l’épidémie d’Ebola de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest, où certains pays ont vu davantage de personnes mourir du paludisme que d’Ebola, avec 7 000 décès supplémentaires liés au paludisme chez les enfants de moins de cinq ans en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

De plus, nous savons que les moustiques ignorent les frontières. De ce fait, si l’on observe une transmission accrue du paludisme résultant d’un système de santé surchargé dans un pays, le paludisme pourrait gagner les pays voisins, menaçant ceux d’où il avait pratiquement disparu.

Les prochaines semaines, avant le début de la saison de haute transmission du paludisme dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie, seront cruciales pour assurer en toute sécurité la livraison des produits antipaludiques et la prestation des services antipaludiques afin d’éviter une large augmentation des cas et de protéger les gains significatifs obtenus dans la lutte contre le paludisme depuis le début du XXIe siècle.

Comment la communauté mondiale de lutte contre le paludisme et le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme réagissent-ils face au COVID-19 ?

La communauté mondiale de lutte contre le paludisme se mobilise pour limiter les risques que le COVID-19 pose aux efforts de contrôle et d’élimination du paludisme. Les partenaires de la lutte contre le paludisme à travers le monde collaborent pour assurer la mise à disposition des outils essentiels de lutte antipaludique de façon à répondre aux besoins de tous les pays affectés par le paludisme, notamment les pays fortement touchés par la maladie, ainsi que pour assurer leur livraison en toute sécurité, y compris en ce qui concerne les équipements de protection individuelle (EPI) pour les soignants de première ligne.

En étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, d'autres partenaires et les pays touchés par le paludisme, nous surveillons de près la situation afin de résoudre les perturbations éventuelles dans les chaînes d'approvisionnement des produits antipaludiques essentiels (tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII), les tests de diagnostic rapides (TDR) et les médicaments antipaludiques) dues aux confinements et aux restrictions sur l’importation et l’exportation de marchandises en réaction au COVID-19.

Nous encourageons les pays touchés par le paludisme à suivre les consignes techniques récemment publiées par l’OMS (Adapter les interventions antipaludiques à la réaction au COVID-19), qui conseillent les pays sur la façon de maintenir les services de lutte contre le paludisme dans l’offre de services de santé essentiels, tout en essayant de contrôler le COVID-19. En outre, l’Alliance pour la prévention du paludisme, une coalition qui travaille sous l’égide du Partenariat RBM, a publié ses consignes sur la distribution en toute sécurité de moustiquaires imprégnées d’insecticide dans les pays touchés par le COVID-19.

Le Partenariat RBM se tient prêt à soutenir les pays touchés afin de protéger et de faire avancer les progrès obtenus contre le paludisme, parallèlement aux efforts liés au COVID-19. En outre, nous appelons tous les pays et partenaires à maintenir les progrès réalisés et les engagements pris dans la lutte mondiale pour en finir avec le paludisme.

Nos priorités sont les suivantes :

  • Protéger les plus vulnérables (femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans dans les pays touchés par le paludisme) à l’aide d’outils vitaux qui permettent de lutter contre le paludisme et prioriser la mise en oeuvre en toute sécurité de ces interventions essentielles.
  • Investir dans la lutte contre le paludisme pour aider à renforcer les systèmes de santé – notre première ligne de défense contre les maladies existantes et celles qui apparaissent.
  • Investir dans le développement et l’extension d’outils et de technologies innovants qui nous aideront à vaincre le paludisme et d’autres maladies mortelles.
  • Nous unir pour protéger nos gains durement acquis. En travaillant ensemble, nous pouvons mettre fin au paludisme et surmonter de nouvelles menaces à la santé publique mondiale comme le COVID-19.